Monthly Archives: July 2015

Appel à participation pour deux week-end de débat et de lutte à Vintimille

HERE WE ARE !

Le campement No Borders de Vintimille fête son premier mois et regarde devant soi.

Le week-end dernier, le campement No Borders de Vintimille a fêté son premier mois de lutte contre toutes les frontières, et c’est précisément avec l’énergie, la détermination et la conscience acquises tout au long de ces journées que l’on ré-affirme qu’on ne repartira pas en arrière, we are not going back !

Samedi soir, une longue assemblée commune des migrants et des personnes solidaires a été l’occasion pour se confronter avec les nouveaux arrivés. Anglais, arabe, italien ont alterné pendant des heures et chacun des participants a pu constater directement la consistance de nos revendications.

Les migrants n’ont pas de doutes, beaucoup d’entre eux ont été refoulés à la frontière ou arrêtés et expulsés de la France vers l’Italie, et ils sentent donc profondément l’importance d’un lieu de résistance comme le campement. Ici on lutte ensemble, on se prépare au voyage, on construit un futur sans frontières, où ce ne seraient pas les empreintes digitales qui détermineraient où on a le droit ou non de construire nos propres vies.

Le matin du dimanche, on se met pendant deux heures au ménage des récifs. Dans l’après-midi au cours d’un moment d’organisation élargi aux nombreux.ses solidaires italiens et français arrivé.e.s au campement, le besoin surgit de construire des actions plus larges dans les semaines à venir. La lutte menée ici, et au même titre le débat qui doit nécessairement en jaillir, ne peuvent pas se limiter à la seule Vintimille, mais doivent trouver la façon de se diffuser sur les territoires et de regarder au-delà de la frontière.

Le débat a ensuite concrétisé ces réflexions avec l’appel à deux week-end de rencontres ouvertes aux nombreuses personnes qui partagent ce parcours de lutte.

Pour le 18 et le 19 juillet nous avons pensé à organiser deux jours dédiés aux questions légales, et pour partager les informations précises avec les migrants et les solidaires, et pour affronter certaines questions spécifiques avec lesquelles nous nous confrontons quotidiennement.

Le 24, 25 et 26 juillet nous proposons par ailleurs d’organiser trois jours de confrontation transnationale avec des activistes des réseaux No Borders, des associations et des mouvements italiens et français et des travailleurs sociaux dans le secteur de l’accueil, alternant des moments de discussion avec des actions qui revendiquent la liberté de mouvement.

Une fois la rencontre terminée, le campement prépare le moment de protestation que les migrants avaient proposé à l’assemblée du jour d’avant. On écrit sur les banderoles “Open the borders, we need to pass”, “Nous ne sommes pas des criminels” et on va ensemble vers la frontière en scandant les slogans du campement et en déchaînant une battitura [1] qui continue jusqu’au coucher du soleil.

Le soir est dédié à un moment de fête grâce à la musique des Viale Lizzadro et Civico Mondo qui enflamment le campement au rythme des chants populaires.

Le moral est haut et bien haut sont nos coeurs. Here we are, we are not going back !

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Ventimiglia, 13 Juillet 2015

Le parlement Catalan vote pour la fermeture des centres de rétention espagnols (mais n’a pas le pouvoir de les fermer…)

nadie_es_ilegal Le parlement catalan a voté pour la fermeture des CIE (centros de internamiento de extranjeros)

Début juillet la chambre législative catalane a voté une résolution visant la fermeture des CIE (les CRA espagnols) sur son territoire (le PP et Ciudadanos ont voté contre) . C’est l’État qui a la prérogative sur ces questions, ça n’aura donc pas d’effet immédiat mais c’est un “précédent important” pour la plateforme associative qui lutte pour la fermeture des CIE. Le rapport voté dénonce également les rafles au faciès et doit être débattu au parlement espagnol le 22 et 23 juillet.

L’article en espagnol : https://www.diagonalperiodico.net/global/27231-parlamento-catalunya-vota-favor-del-cierre-cie.html

Un mur de plus : La Hongrie érige un mur sur la frontière serbe

banksy-graffiti-street-art-palestine-decoupage-500x375 La Hongrie entame la construction de sa clôture antimigrants à la frontière serbe
L’armée hongroise a commencé lundi à ériger une clôture de quatre mètres de haut destinée à courir sur les 175 km de la frontière entre la Hongrie et la Serbie pour endiguer le flux des réfugiés tentant de rejoindre l’Europe de l’Ouest via ces deux pays, a annoncé le gouvernement.
“Les travaux ont commencé sur une section d’essai” de 150 mètres de long, près de Morahalom, à 180 km au sud de Budapest, ont indiqué les ministères de l’Interieur et de la Défense dans un communiqué commun.
Le projet porté par le Premier ministre populiste Viktor Orban, validé à une large majorité par le parlement hongrois le 6 juin, requerra plusieurs mois de travaux avant d’être réalisé dans son intégralité.
La construction de cette clôture antimigrants, similaire à celles déjà érigées par la Grèce, la Bulgarie et l’Espagne aux frontières extérieures de l’Union européenne, a été contestée par la Serbie, un pays qui aspire au statut d’Etat membre de l’UE. Les postes-frontières resteront cependant ouverts.
Au cours des deux dernières années, la Hongrie est devenue l’un des principaux pays de transit au sein de l’Union européenne pour des migrants tentant de rejoindre l’Autriche ou l’Allemagne. La plupart viennent d’Irak, d’Afghanistan, de Syrie et du Kosovo.
Cette année, pas moins de 78.190 migrants illégaux ont déjà été répertoriés en Hongrie. La quasi-totalité d’entre eux (77.600) étaient passés par la Serbie, selon les chiffres officiels.

Source : AFP

Mais en Hongrie aussi la lutte s’organise : http://fr.euronews.com/2015/07/15/hongrie-manifestation-contre-la-construction-du-mur-anti-migrants/

Pour un bout de papier #2 – Emission du 16 juillet 2015

Comme chaque mois, le 3ème mercredi de 19 à 20h sur Canal Sud (92.2 FM à Toulouse, www.canalsud.net ailleurs), la CLIME prend l’antenne, Pour un bout de papier.

Ce soir, au programme :

  • Les news du CRA (voir ci-dessous)
  • Reportage en Suisse sur la politique d’immigration et le mouvemet NoBunkers
  • Expulsions et politique anti-migrantEs à Paris, interview d’un militante (la Chapelle, début Juillet 2015)

Pendant ce temps au CRA…

à Gaillac, un mariage mixte doit avoir lieu. Grosses mobilisation. La Mairie a accepté de reculer deux fois la date du mariage. Le CRA avait prévu l’escorte mais la pref s’est opposé au transfert.
La Préfecture a fini par expulser monsieur de force, deux jours après la date du mariage.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/09/2140658-jamais-marie-et-renvoye-au-senegal.html

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Une famille Albanaise a été placée pendant une semaine au CRA : une mère, son bébé de 2 mois et sa fille de 3 ans. Le tribunal administratif a confirmé, le Juge des Libertés aussi. La Cour européenne des droits de l’Homme a demandé à la France de respecter l’arrêt Popov (arrêt qui a condamné la France sur l’enfermement des enfants en rétention le 19 janvier 2012. Ce qui signifie de mettre un terme à la privation de liberté de cette mère et ses deux enfants). La Préfecture des Pyrénées Orientales n’a pas bougé. Le ministère de l’intérieur a assumé pleinement l’enfermement de cette famille et fait le choix de passer outre la décision de la CEDH. Transférée au CRA du Mesnil-Amelot le 8 juillet, la famille a été expulsée le 9 juillet à l’aube sans le père à destination de l’Allemagne.
http://www.lacimade.org/communiques/5479-Enfermement-des-enfants—la-France-se-moque-des-d-cisions-de-la-Cour-europ-enne-des-droits-de-l-Homme

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Monsieur T. ramène son passeport jeudi. La juge de la Cour d’appel dit qu’elle rendra sa décision le lendemain à 17 heures. De retour au CRA, Monsieur apprend qu’il a un vol prévu le lendemain à 13h. Il décide de refuser d’embarquer : « je suis d’accord pour rentrer mais je veux connaître la décision de la Cour ». Retour au CRA. À 17h la réponse arrive : assigné à résidence, donc libéré.

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« Je n’en pouvais plus de ne pas bouger ; de me cacher tout le temps ». Un jour Mr F. part en Espagne acheter une cartouche de cigarette. Pas de chance il se fait interpeller à la frontière. Placé au CRA avec une nouvelle OQTF. Il n’en revient pas. Sa femme seule avec ses trois enfants dehors. Rien ne marche, tout est bloqué. Pas de chance sur pas de chance. Le consul délivre le laissez-passer.
Il refuse une fois de monter dans l’avion. Il refuse une deuxième fois. La pression monte. Il tient bon. Le lendemain matin les policiers reviennent le chercher. Ils l’attachent. À Paris, il parvient à refuser une troisième fois. Saisine du juge parisien : libéré, car lors du transfert il n’a pas eu accès à son téléphone. Ouf. Belle échappée !

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Encore un mineur au CRA. Monsieur S.Z. est arrivé en zodiac en Espagne, il y a un mois. Après une traversée périlleuse. La semaine dernière, il quitte l’Espagne et se décide à rejoindre la France. Il prend le bus pour Toulouse. À la descente du bus il est arrêté à la gare. La Préfecture décide de le renvoyer en Espagne. On attend la réponse. Au CRA, il passe le temps en lisant les documents du GISTI et le rapport rétention.
L’Espagne refuse. La Pref décide donc de le renvoyer au Cameroun. Heureusement il parvient à contacter sa mère. Elle finit par lui envoyer la copie de son acte de naissance, prouvant qu’il est mineur. Le tribunal administratif annule, en disant qu’il y a un doute sur la minorité de Mr, et le libère.

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Mme M. arrive au CRA. Elle s’inquiète pour sa mère qui est âgée de plus de 80 ans et est très malade et seule dans un squat.
Un médecin délivre une ordonnance en urgence pour qu’une infirmière puisse se rendre sur place pour aider la mère de Mme à prendre son traitement.
Le tribunal confirme la décision. La juge des libertés, après 25 jours de rétention décide pour raison humanitaire d’assigner Mme M. à résidence. Ouf ! Elle sort en fin de journée et retourne aux côtés de sa mère.
Quelques jours plus tard. Mme M. est replacée au CRA. Elle n’en croit pas ses yeux. En fait la Pref avait fait appel de la décision du Juge. Et la Cour d’appel avait annulé la décision. La Pref a donc envoyé la PAF deux jours plus tard chercher Mme M. chez elle…

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Une autre Mme M. après 45 jours au centre de rétention. Tous les recours juridiques sont épuisés. Le médecin estime que son état de santé est compatible avec le CRA, et tribunal estime que son état de santé est compatible avec un renvoi en Arménie. Pourtant, Mme M souffre de plusieurs pathologies. Le consulat d’Arménie ne délivre pas de laissez-passer. Au bout de 45 jours la Préfecture refuse de lâcher et la place en garde-à-vue en vue d’une comparution immédiate. Le médecin de la GàV estimera lui que son état de santé n’est pas compatible avec une garde-à-vue ! Et elle est donc libérée sur le champ.

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Un homme depuis 33 ans en France. Pour une histoire d’ivresse qui finit mal, monsieur est envoyé en prison. 33 ans en France sans aucun problème, quatre mois de prison ferme. À l’issue de sa peine, il se voit notifier vendredi dans l’après-midi une obligation de quitter le territoire. 48h pour contester. En prison, pas d’accès aux avocats ni au greffe, ni qui que ce soit pendant le week-end. Le lundi matin il arrive au CRA. Le délai est dépassé. A suivre !

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En juillet au CRA.
On tourne en rond.
On broie du noir
Les cafards courent dans les couloirs

Interview d’une militante en soutien aux migrant.es de la Chapelle -9/07/2015-

Suite aux expulsions de campements de migrant.es de la Chapelle à Paris début juillet, cette interview retrace chronologiquement les différentes occupations ainsi que leurs expulsions. Elle revient aussi sur les soutiens et modes d’organisation pour tenter de faire face à la répression et aux “fausses” solutions apportées par les institutions ou associations complices d’une hypocrisie organisée.

Le blog de la Chapelle en lutte pour se tenir au courant ici ; la page facebook du Comité de soutien des Migrants de la Chapelle
Ainsi que le blog de Sans Papiers Ni Frontières et le site d’informations Paris luttes-info

Rassemblement-pique nique devant le palais de justice le 29 juin : “affaire 1 74 09 99”

“Arrête ton char, lis et écoute les médias libres”

Le 29 juin 2015, à 14h, au palais de justice de Toulouse, une personne passe en procès.
Identifiée 1 74 09 99 etc, elle a été arrêtée le 6 mai, à 6h30 du matin, puis a subi 10h de garde-à-vue.
Elle est accusée de « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime ».
Elle encourt cinq ans d’emprisonnement et 40 000 € d’amende.

De nombreux collectifs en lutte sur Toulouse répondent à l’appel du comité de soutien à 1 74 09 99 pour se rassembler et faire un “état des lieux” des mouvements en cours et de la répression subie. Pendant 2 heures de temps, ils prendront l’antenne, son rediffusé en direct dans la rue du rassemblement et sur plusieurs radios en France. Pour écouter, c’est

Dès l’ouverture du procès, le procureur “abdique”… Tout ça pour ça! Pour lire les comptes rendus et articles c’est ici

Le tract de la CLIME “Justice de classe, répression partout” revient sur la situation des personnes sans-papiers en France face aux politiques migratoires meurtrières et leurs injonctions à collaboration de tous. Pour lire le tract :Image 2