Mobilisation Niçoise ce 30 septembre

20miglia

Rendez-vous est donné demain mercredi 30 septembre à 13h devant le Tribunal de Grande Instance de Nice en soutien à un camarade militant poursuivi en justice pour avoir lui-même soutenu des migrantes et migrants enfermé-e-s et déporté-e-s par les Etats français et italien.

Plus d’infos sur noborders20miglia.noblogs.org

We are not going back ! Vintimille doit s’ouvrir! Bas les murs !

Solidarité ! Liberté !

Lettre ouverte d’un membre du collectif Etrangers malades au préfet

Monsieur le préfet,

Depuis mon arrivée en France il y a plus d’un an, ma vie n’est qu’un long cauchemar avec des murs d’hôpital en toile de fond. J’ai déjà été hospitalisée cette fois et les pronostics de guérison d’après les médecins ne sont pas certains.

Monsieur le Préfet je ne suis pas venu vivre en France mais je suis plutôt venu en France pour vivre, pour retrouver la vie, cette vie qui dans mon pays d’origine m’échappait à petit pas suite à cette maudite maladie qui m’accable depuis des années et dans le traitement n’est pas disponible.

Je ne savais pas monsieur le préfet qu’on me donnant tant de mal pendant que j’ai traversais les frontières afin de retrouver la France, terre d’accueil, je deviendrai pour vous une nouvelle proie à votre besoin insatiable de manipulateur puisque aujourd’hui je suis devenu la cible de tout ce qui vous est impossible :

  • le taux de chômage n’arrête pas de croître en France, pour vous c’est à cause de moi alors que je n’ai pas le droit de travailler.

  • la CAF dépense trop d’argent, c’est encore à cause de moi, pourtant je ne perçois aucune ressource.

  • la France vit dans la sécurité, c’est toujours à cause de moi alors que je suis moi-même en danger.

Vous me condamnez à la mort monsieur le préfet en refusant de rester me faire soigner en France, pays où est né « le droit de l’homme », alors que vous n’avez même pas pris le temps de regarder mon dossier à fond. Ne me jugez pas, ne me mettez pas sur le dos des jugement des autres, les blancs des autres, les douleurs que les autres ont provoqué, essayer de ne plus prendre sur moi tous les bobos des autres et les vivre comme s’il m’appartenaient.

Je ne vous demande pas monsieur le préfet d’agir par ou pour l’Amour, mais juste d’appliquer l’article L 313-11-11 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, cette loi que vous devez connaître je l’espère par cœur. Arrêtez de créer une sorte de France à vous, où la réalité est différente de celle qu’on vit de l’extérieur, de celle qu’on croit être la vraie.

Je préfère m’arrêter là monsieur le préfet et de ne pas vous faire trop ressentir mes émotions car vous pourriez croire que je suis encore en train de vous manipuler.

Enfin monsieur le préfet, je ne sais même pas si vous lirez ces mots, mais je prends quand même le temps de les écrire. Pourquoi ? Moi je le sais : pour moi car j’ose croire que tout arrive toujours pour nous ouvrir le chemin vers plus de conscience.

collectifetrangersmalades31@gmail.com

 

La lutte continue à Paris entre occupations, grèves de la faim et arrestations…

Pour Emmaüs, la répression est plus forte que la solidarité !

Retour sur les arrestations de nos 4 camarades et le dispositif d’hébergement pour les migrant-es et communiqués des grévistes du centre d’hébergement Emmaüs Pernety.

Mardi 11 août 2015, plusieurs migrant-es logé-es dans un centre d’hébergement Emmaüs dans le 14ème arrondissement ont entamé une grève de la faim. Hébergé-es dans ce centre depuis le 28 juillet, jour d’une énième expulsion du campement de lutte de la halle Pajol, ils/elles revendiquent des meilleures conditions d’hébergement et une accélération de leurs démarches de demande d’asile.

Le lendemain, ils/elles ont appelé des personnes solidaires rencontrées pendant la lutte pour leur faire constater la situation dans laquelle ils/elles se trouvent. Face au mépris du personnel d’Emmaüs, les migrant-es ont décidé d’occuper le centre pour demander la venue du directeur de l’OFPRA, d’un responsable d’Emmaüs et de la mairie pour entamer une négociation avec eux. Pour toute réponse, ils/elles n’ont obtenu que l’intervention massive de la police.

Depuis le 2 juin 2015, la Mairie de Paris au fil de ses opérations d’évacuation, disperse les migrant-es dans différents centres d’hébergement en région parisienne. C’est la solution privilégiée des autorités, dont elle vante les mérites dans les médias. Or, les migrant-es ont rapidement déchanté. Certain-es ont même préféré revenir sur les campements retrouver une vie collective plutôt que de rester isolé-es et dispersé-es.

Dans les centres d’hébergement, les personnes y sont dépossédé-es de leur vie et n’ont pas prise sur leur quotidien : couvre-feu, repas imposés, interdiction des visites… Sous couvert d’humanitaire, les centres d’hébergement sont en fait un moyen de gestion et de surveillance des populations. Ils tendent à devenir un outil de contrôle et de tri des demandeurs d’asile. C’est une frontière supplémentaire de plus pour les migrant-es. Partout où se trouvent des migrant-es, l’État réinstaure des frontières. Comme dans d’autres pays européens, la France cherche à mettre en place l’enfermement des demandeurs d’asile. Un centre d’hébergement récemment ouvert est ainsi situé dans l’enceinte du centre de rétention de Vincennes.

Pour gérer ces centres, l’État délègue à des associations (Emmaüs, Aurore, France Terre d’Asile, Groupe SOS…) qui en échange reçoivent de généreuses subventions. Par exemple, en 2013 Emmaüs a touché 30 millions d’euros de subventions publiques. Derrière les bonnes intentions se cache le business de l’humanitaire. Plus une association se voit confier la gestion de places d’hébergements plus elle reçoit de l’argent. Ainsi, elles ne cherchent pas à résoudre les problèmes des personnes qu’elles prennent en charge, car sans celle-ci elles n’ont plus lieu d’être. Étant financées par l’État, elles sont en réalité le bras humanitaire du pouvoir dans la guerre aux indésirables.

Suite à l’occupation du centre et à l’intervention de la police le mercredi 12 août, quatre personnes ont été arrêtées et placées en garde-à-vue, accusées de séquestration. Après 48 heures au commissariat, elles ont été transférées au dépôt et placées sous contrôle judiciaire (interdiction de se voir) en attente d’un procès pour « séquestration » et « refus de se soumettre aux prélèvements biologiques » qui aura lieu le 9 octobre 2015.

Cette répression et ce contrôle judiciaire ont pour but de faire peur et d’isoler, mais la solidarité avec les migrant-es ne faiblit pas !

Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers !

Communiqués des migrant-es du centre d’hébergement Emmaüs solidarité Pernety :

Deuxième communiqué des migrants et réfugiés du centre d’hébergement Pernety Paris 14e – 14 août 2015

Le mardi 11 août 2015 à minuit, nous migrants et réfugiés du centre Pernety avons, de manière collective, décidé de mener une grève de la faim pour obtenir des réponses à nos revendications légitimes face aux conditions inhumaines que nous vivons dans le centre et face au silence que nous a opposé l’administration malgré nos multiples interpellations pour qu’elle trouve des solutions.

Nous dénonçons la mauvaise qualité de la nourriture, la propreté qui laisse à désirer, la quasi-absence de services de soins médicaux et surtout la lenteur extrême pour les domiciliations et les procédures administratives pour les demandes d’asile, sans oublier l’absence de tickets de transport ou de cartes téléphoniques.

Le mercredi 12 août 2015 à 15h, collectivement et après un énième refus de l’administration du centre de satisfaire nos revendications, nous avons décidé de fermer la porte du centre, nous les migrants et les réfugiés uniquement et non les soutiens extérieurs qui sont venus soutenir notre action. Et quand le directeur a demandé à sortir, nous l’avons laissé sortir et même, en présence de la police qui est arrivée entre temps, une employée du centre, à sa demande, a pu aussi sortir du centre.

Après l’arrêt de la grève de la faim, une délégation de trois personnes qui se disaient représentantes de la Ville de Paris et de la mairie du 14ème arrondissement est venue nous voir et nous a promis de trouver des solutions mais, jusqu’à ce jour vendredi 14 août 2015, nous n’avons rien vu encore.

Nous avons aussi fourni un document comportant nos revendications aux forces de police sur place et la question est pourquoi ne nous a-t-on même pas demandé pourquoi nous étions en grève de la faim ?
Pourquoi avons-nous été considérés comme des moins que rien ? Pourquoi n’avons-nous pas eu respect et considération ?

Nous étions pourtant 24 personnes sur place à ce moment-là !!

Les migrants et réfugiés présents au centre Pernety depuis le 29 juillet 2015.

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Premier communiqué des migrants du centre Emmaüs-Solidarité du 47 rue Raymond-Losserand, 75014 Paris – 12 août 2015

Lors de l’évacuation de la halle Pajol, le 28 juillet dernier, Pascal Brice, directeur de l’OFPRA, nous a promis deux choses : un suivi de nos démarches et un hébergement correct. Nous avions alors été relogés au centre Emmaüs Solidarité de la rue Raymond-Losserand.

15 jours plus tard, ces promesses n’ont pas été tenues.
Nul suivi de nos démarches n’a été entrepris. Si nous comparons notre situation légale à celle des migrants restés à la Chapelle, nous constatons qu’ils sont plus avancés que nous.

Nous avons décidé de commencer ce matin une grève de la faim pour protester contre les conditions indignes que nous subissons : absence de titres de transport, nourriture insuffisante et de très mauvaise qualité, interdiction de droit de visite, entre autres.
Nous sommes venus parce que dans nos pays il y a la guerre, nous sommes venus pour être considérés comme des hommes, nous sommes venus pour que nos droits soient respectés.

Aujourd’hui nous demandons :
Où est le respect des droits de l’homme ?
Où est le respect de la loi française ?

Nous voulons que le gouvernement prenne conscience de notre situation.

Nous exigeons que les promesses qui nous ont été faites, celle d’un suivi pour nos démarches et d’un hébergement correct (avec tout ce que cela comprend en termes de droits sociaux), soient respectées.

Nous exigeons des explications en personne de la part de Pascal Brice, directeur de l’OFPRA.


 

Pour se tenir au courant des suites et de ce qui se passe sur Paris : le site de paris-luttes.info


Frontex partout -document sonore-

Frontex est partout. Aux frontières extérieures de l’espace Shengen, mais aussi dans les ports, aéroports, gares des pays de l’Union Européenne.

Frontex est la police aux frontières de l’Europe. Face aux naufrages à répétitions de ces dernières semaines et leurs lots de noyés, son directeur expliquait sur France Inter que “l’Union Européenne n’a pas de compétences pour le secours en mer”. Elle se donne en revanche toutes les compétences et les technologies de pointe pour le refoulement des migrants qu’elle rend elle-même clandestins.

Un montage sonore réalisé par les ami-e-s du “Front du Lundi”, à écouter sur le site de la radio Canal Sud ou là :

Chronique d’une étrangère française en Suisse

Reportage réalisé à l’été 2015 en Suisse, en compagnie des migrant-e-s venus d’Afrique, rencontrés par une travailleuse française, perçue comme une “voleuse de travail” par l’opinion helvétique. Loin des horloges et du chocolat, le racisme d’Etat suisse n’a rtien à envier à celui de l’Etat français.

Ecouter le reportage (7’48) :

Télécharger le reportage (clic droit, “enregistrer la cible du lien sous…”) :
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Appel à participation pour deux week-end de débat et de lutte à Vintimille

HERE WE ARE !

Le campement No Borders de Vintimille fête son premier mois et regarde devant soi.

Le week-end dernier, le campement No Borders de Vintimille a fêté son premier mois de lutte contre toutes les frontières, et c’est précisément avec l’énergie, la détermination et la conscience acquises tout au long de ces journées que l’on ré-affirme qu’on ne repartira pas en arrière, we are not going back !

Samedi soir, une longue assemblée commune des migrants et des personnes solidaires a été l’occasion pour se confronter avec les nouveaux arrivés. Anglais, arabe, italien ont alterné pendant des heures et chacun des participants a pu constater directement la consistance de nos revendications.

Les migrants n’ont pas de doutes, beaucoup d’entre eux ont été refoulés à la frontière ou arrêtés et expulsés de la France vers l’Italie, et ils sentent donc profondément l’importance d’un lieu de résistance comme le campement. Ici on lutte ensemble, on se prépare au voyage, on construit un futur sans frontières, où ce ne seraient pas les empreintes digitales qui détermineraient où on a le droit ou non de construire nos propres vies.

Le matin du dimanche, on se met pendant deux heures au ménage des récifs. Dans l’après-midi au cours d’un moment d’organisation élargi aux nombreux.ses solidaires italiens et français arrivé.e.s au campement, le besoin surgit de construire des actions plus larges dans les semaines à venir. La lutte menée ici, et au même titre le débat qui doit nécessairement en jaillir, ne peuvent pas se limiter à la seule Vintimille, mais doivent trouver la façon de se diffuser sur les territoires et de regarder au-delà de la frontière.

Le débat a ensuite concrétisé ces réflexions avec l’appel à deux week-end de rencontres ouvertes aux nombreuses personnes qui partagent ce parcours de lutte.

Pour le 18 et le 19 juillet nous avons pensé à organiser deux jours dédiés aux questions légales, et pour partager les informations précises avec les migrants et les solidaires, et pour affronter certaines questions spécifiques avec lesquelles nous nous confrontons quotidiennement.

Le 24, 25 et 26 juillet nous proposons par ailleurs d’organiser trois jours de confrontation transnationale avec des activistes des réseaux No Borders, des associations et des mouvements italiens et français et des travailleurs sociaux dans le secteur de l’accueil, alternant des moments de discussion avec des actions qui revendiquent la liberté de mouvement.

Une fois la rencontre terminée, le campement prépare le moment de protestation que les migrants avaient proposé à l’assemblée du jour d’avant. On écrit sur les banderoles “Open the borders, we need to pass”, “Nous ne sommes pas des criminels” et on va ensemble vers la frontière en scandant les slogans du campement et en déchaînant une battitura [1] qui continue jusqu’au coucher du soleil.

Le soir est dédié à un moment de fête grâce à la musique des Viale Lizzadro et Civico Mondo qui enflamment le campement au rythme des chants populaires.

Le moral est haut et bien haut sont nos coeurs. Here we are, we are not going back !

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Ventimiglia, 13 Juillet 2015

Le parlement Catalan vote pour la fermeture des centres de rétention espagnols (mais n’a pas le pouvoir de les fermer…)

nadie_es_ilegal Le parlement catalan a voté pour la fermeture des CIE (centros de internamiento de extranjeros)

Début juillet la chambre législative catalane a voté une résolution visant la fermeture des CIE (les CRA espagnols) sur son territoire (le PP et Ciudadanos ont voté contre) . C’est l’État qui a la prérogative sur ces questions, ça n’aura donc pas d’effet immédiat mais c’est un “précédent important” pour la plateforme associative qui lutte pour la fermeture des CIE. Le rapport voté dénonce également les rafles au faciès et doit être débattu au parlement espagnol le 22 et 23 juillet.

L’article en espagnol : https://www.diagonalperiodico.net/global/27231-parlamento-catalunya-vota-favor-del-cierre-cie.html

Un mur de plus : La Hongrie érige un mur sur la frontière serbe

banksy-graffiti-street-art-palestine-decoupage-500x375 La Hongrie entame la construction de sa clôture antimigrants à la frontière serbe
L’armée hongroise a commencé lundi à ériger une clôture de quatre mètres de haut destinée à courir sur les 175 km de la frontière entre la Hongrie et la Serbie pour endiguer le flux des réfugiés tentant de rejoindre l’Europe de l’Ouest via ces deux pays, a annoncé le gouvernement.
“Les travaux ont commencé sur une section d’essai” de 150 mètres de long, près de Morahalom, à 180 km au sud de Budapest, ont indiqué les ministères de l’Interieur et de la Défense dans un communiqué commun.
Le projet porté par le Premier ministre populiste Viktor Orban, validé à une large majorité par le parlement hongrois le 6 juin, requerra plusieurs mois de travaux avant d’être réalisé dans son intégralité.
La construction de cette clôture antimigrants, similaire à celles déjà érigées par la Grèce, la Bulgarie et l’Espagne aux frontières extérieures de l’Union européenne, a été contestée par la Serbie, un pays qui aspire au statut d’Etat membre de l’UE. Les postes-frontières resteront cependant ouverts.
Au cours des deux dernières années, la Hongrie est devenue l’un des principaux pays de transit au sein de l’Union européenne pour des migrants tentant de rejoindre l’Autriche ou l’Allemagne. La plupart viennent d’Irak, d’Afghanistan, de Syrie et du Kosovo.
Cette année, pas moins de 78.190 migrants illégaux ont déjà été répertoriés en Hongrie. La quasi-totalité d’entre eux (77.600) étaient passés par la Serbie, selon les chiffres officiels.

Source : AFP

Mais en Hongrie aussi la lutte s’organise : http://fr.euronews.com/2015/07/15/hongrie-manifestation-contre-la-construction-du-mur-anti-migrants/

Pour un bout de papier #2 – Emission du 16 juillet 2015

Comme chaque mois, le 3ème mercredi de 19 à 20h sur Canal Sud (92.2 FM à Toulouse, www.canalsud.net ailleurs), la CLIME prend l’antenne, Pour un bout de papier.

Ce soir, au programme :

  • Les news du CRA (voir ci-dessous)
  • Reportage en Suisse sur la politique d’immigration et le mouvemet NoBunkers
  • Expulsions et politique anti-migrantEs à Paris, interview d’un militante (la Chapelle, début Juillet 2015)

Pendant ce temps au CRA…

à Gaillac, un mariage mixte doit avoir lieu. Grosses mobilisation. La Mairie a accepté de reculer deux fois la date du mariage. Le CRA avait prévu l’escorte mais la pref s’est opposé au transfert.
La Préfecture a fini par expulser monsieur de force, deux jours après la date du mariage.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/09/2140658-jamais-marie-et-renvoye-au-senegal.html

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Une famille Albanaise a été placée pendant une semaine au CRA : une mère, son bébé de 2 mois et sa fille de 3 ans. Le tribunal administratif a confirmé, le Juge des Libertés aussi. La Cour européenne des droits de l’Homme a demandé à la France de respecter l’arrêt Popov (arrêt qui a condamné la France sur l’enfermement des enfants en rétention le 19 janvier 2012. Ce qui signifie de mettre un terme à la privation de liberté de cette mère et ses deux enfants). La Préfecture des Pyrénées Orientales n’a pas bougé. Le ministère de l’intérieur a assumé pleinement l’enfermement de cette famille et fait le choix de passer outre la décision de la CEDH. Transférée au CRA du Mesnil-Amelot le 8 juillet, la famille a été expulsée le 9 juillet à l’aube sans le père à destination de l’Allemagne.
http://www.lacimade.org/communiques/5479-Enfermement-des-enfants—la-France-se-moque-des-d-cisions-de-la-Cour-europ-enne-des-droits-de-l-Homme

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Monsieur T. ramène son passeport jeudi. La juge de la Cour d’appel dit qu’elle rendra sa décision le lendemain à 17 heures. De retour au CRA, Monsieur apprend qu’il a un vol prévu le lendemain à 13h. Il décide de refuser d’embarquer : « je suis d’accord pour rentrer mais je veux connaître la décision de la Cour ». Retour au CRA. À 17h la réponse arrive : assigné à résidence, donc libéré.

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« Je n’en pouvais plus de ne pas bouger ; de me cacher tout le temps ». Un jour Mr F. part en Espagne acheter une cartouche de cigarette. Pas de chance il se fait interpeller à la frontière. Placé au CRA avec une nouvelle OQTF. Il n’en revient pas. Sa femme seule avec ses trois enfants dehors. Rien ne marche, tout est bloqué. Pas de chance sur pas de chance. Le consul délivre le laissez-passer.
Il refuse une fois de monter dans l’avion. Il refuse une deuxième fois. La pression monte. Il tient bon. Le lendemain matin les policiers reviennent le chercher. Ils l’attachent. À Paris, il parvient à refuser une troisième fois. Saisine du juge parisien : libéré, car lors du transfert il n’a pas eu accès à son téléphone. Ouf. Belle échappée !

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Encore un mineur au CRA. Monsieur S.Z. est arrivé en zodiac en Espagne, il y a un mois. Après une traversée périlleuse. La semaine dernière, il quitte l’Espagne et se décide à rejoindre la France. Il prend le bus pour Toulouse. À la descente du bus il est arrêté à la gare. La Préfecture décide de le renvoyer en Espagne. On attend la réponse. Au CRA, il passe le temps en lisant les documents du GISTI et le rapport rétention.
L’Espagne refuse. La Pref décide donc de le renvoyer au Cameroun. Heureusement il parvient à contacter sa mère. Elle finit par lui envoyer la copie de son acte de naissance, prouvant qu’il est mineur. Le tribunal administratif annule, en disant qu’il y a un doute sur la minorité de Mr, et le libère.

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Mme M. arrive au CRA. Elle s’inquiète pour sa mère qui est âgée de plus de 80 ans et est très malade et seule dans un squat.
Un médecin délivre une ordonnance en urgence pour qu’une infirmière puisse se rendre sur place pour aider la mère de Mme à prendre son traitement.
Le tribunal confirme la décision. La juge des libertés, après 25 jours de rétention décide pour raison humanitaire d’assigner Mme M. à résidence. Ouf ! Elle sort en fin de journée et retourne aux côtés de sa mère.
Quelques jours plus tard. Mme M. est replacée au CRA. Elle n’en croit pas ses yeux. En fait la Pref avait fait appel de la décision du Juge. Et la Cour d’appel avait annulé la décision. La Pref a donc envoyé la PAF deux jours plus tard chercher Mme M. chez elle…

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Une autre Mme M. après 45 jours au centre de rétention. Tous les recours juridiques sont épuisés. Le médecin estime que son état de santé est compatible avec le CRA, et tribunal estime que son état de santé est compatible avec un renvoi en Arménie. Pourtant, Mme M souffre de plusieurs pathologies. Le consulat d’Arménie ne délivre pas de laissez-passer. Au bout de 45 jours la Préfecture refuse de lâcher et la place en garde-à-vue en vue d’une comparution immédiate. Le médecin de la GàV estimera lui que son état de santé n’est pas compatible avec une garde-à-vue ! Et elle est donc libérée sur le champ.

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Un homme depuis 33 ans en France. Pour une histoire d’ivresse qui finit mal, monsieur est envoyé en prison. 33 ans en France sans aucun problème, quatre mois de prison ferme. À l’issue de sa peine, il se voit notifier vendredi dans l’après-midi une obligation de quitter le territoire. 48h pour contester. En prison, pas d’accès aux avocats ni au greffe, ni qui que ce soit pendant le week-end. Le lundi matin il arrive au CRA. Le délai est dépassé. A suivre !

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En juillet au CRA.
On tourne en rond.
On broie du noir
Les cafards courent dans les couloirs