Lettre ouverte d’un membre du collectif Etrangers malades au préfet

Monsieur le préfet,

Depuis mon arrivée en France il y a plus d’un an, ma vie n’est qu’un long cauchemar avec des murs d’hôpital en toile de fond. J’ai déjà été hospitalisée cette fois et les pronostics de guérison d’après les médecins ne sont pas certains.

Monsieur le Préfet je ne suis pas venu vivre en France mais je suis plutôt venu en France pour vivre, pour retrouver la vie, cette vie qui dans mon pays d’origine m’échappait à petit pas suite à cette maudite maladie qui m’accable depuis des années et dans le traitement n’est pas disponible.

Je ne savais pas monsieur le préfet qu’on me donnant tant de mal pendant que j’ai traversais les frontières afin de retrouver la France, terre d’accueil, je deviendrai pour vous une nouvelle proie à votre besoin insatiable de manipulateur puisque aujourd’hui je suis devenu la cible de tout ce qui vous est impossible :

  • le taux de chômage n’arrête pas de croître en France, pour vous c’est à cause de moi alors que je n’ai pas le droit de travailler.

  • la CAF dépense trop d’argent, c’est encore à cause de moi, pourtant je ne perçois aucune ressource.

  • la France vit dans la sécurité, c’est toujours à cause de moi alors que je suis moi-même en danger.

Vous me condamnez à la mort monsieur le préfet en refusant de rester me faire soigner en France, pays où est né « le droit de l’homme », alors que vous n’avez même pas pris le temps de regarder mon dossier à fond. Ne me jugez pas, ne me mettez pas sur le dos des jugement des autres, les blancs des autres, les douleurs que les autres ont provoqué, essayer de ne plus prendre sur moi tous les bobos des autres et les vivre comme s’il m’appartenaient.

Je ne vous demande pas monsieur le préfet d’agir par ou pour l’Amour, mais juste d’appliquer l’article L 313-11-11 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, cette loi que vous devez connaître je l’espère par cœur. Arrêtez de créer une sorte de France à vous, où la réalité est différente de celle qu’on vit de l’extérieur, de celle qu’on croit être la vraie.

Je préfère m’arrêter là monsieur le préfet et de ne pas vous faire trop ressentir mes émotions car vous pourriez croire que je suis encore en train de vous manipuler.

Enfin monsieur le préfet, je ne sais même pas si vous lirez ces mots, mais je prends quand même le temps de les écrire. Pourquoi ? Moi je le sais : pour moi car j’ose croire que tout arrive toujours pour nous ouvrir le chemin vers plus de conscience.

collectifetrangersmalades31@gmail.com