Manifestation anti-raciste le 21 Mars 2015 à Toulouse et partout dans le monde

tract 21 Mars

CONTRE LE RACISME D’ÉTAT

RÉGULARISATION DE TOUTES LES PERSONNES SANS-PAPIERS

Le 21 mars dans de nombreuses villes en France et en Europe des manifestations contre le racisme ont lieu. La mobilisation ne doit pas se limiter à une journée, c’est une lutte collective et quotidienne qui doit être menée.

Cette lutte ne peut être détachée de la lutte pour la liberté de circulation et d’installation de toutes et tous, c’est pourquoi nous appelons à manifester ce 21 mars contre toutes les formes de racismes.

En la matière, les États sont partie prenante de l’intensification de la ségrégation des personnes immigrées ou racisées. Le racisme institutionnalisé est d’autant plus fort à l’encontre des personnes à qui l’État ne reconnaît pas la légalité et la légitimité de leur présence sur le territoire.

Accentuation des discriminations économique et humanitaire.

En période de crise économique, les politiques migratoires sécuritaires se succèdent et renforcent les contrôles ainsi que la sélection des personnes migrantes : quotas, militarisation des frontières, la liste est longue. La mise en concurrence des travailleurs et travailleuses, avec ou sans papiers, qui en découle, ne sert que les intérêts de l’économie capitaliste et ainsi alimente le racisme. Ce phénomène n’est pas nouveau, depuis les années 1970, les immigrés constituent une main d’œuvre flexible et « jetable ».

Dans le même temps, la politique « humanitaire » brandie par les gouvernants pour permettre l’accueil des migrants est toujours plus restreinte au motif du « coût social ». Ainsi par exemple les refus de séjour se multiplient pour les demandeurs et demandeuses d’asile comme pour les étrangers malades, les réformes successives ayant vidé de leurs principes le droit d’asile et le droit au séjour pour soins.

Au quotidien, la traque et la répression des personnes les plus vulnérables.

En outre par ailleurs ?, dans la période actuelle, l’arsenal législatif et sécuritaire connaît une intensification toute particulière et ce à l’échelle européenne. L’Opération Mos Maiorum d’octobre dernier en est une illustration. Celle-ci a donné lieu à de vastes opérations de rafles de personnes sans papiers coordonnées à l’échelle européenne. Cette opération est symptomatique d’une politique globale visant à criminaliser les personnes considérées comme étrangères ou considérées comme telles.

Au quotidien, cela signifie une mise en danger permanente pour ces personnes : contrôles systématiques dans des lieux ciblés, enfermement dans des centres de rétention, expulsions, interdictions de territoire et précarité dans le monde du travail ou d’accès à une vie décente.

Pour certaines personnes migrantes, au racisme et à l’exploitation économique, vient s’ajouter une discrimination de sexe et de genre. Les femmes migrantes sont plus soumises à la précarité économique et disposent de moins d’outils légaux pour s’extraire des violences masculines. Les difficultés sont aussi renforcées dans le cas des migrants/es homosexuels/lles ou trans : accès relatif au mariage entre personnes de même sexe (refus dans le cas d’accords bilatéraux par exemple avec les Etats d’Afrique du Nord), difficulté d’obtenir l’asile au titre de violences homophobes et transphobes.

Ni réforme, Ni confiscation des luttes, Liberté et Solidarité sans frontières !

Face à cet état des lieux, nous ne sommes pas dupes des mesures gouvernementales et des propositions réformatrices. Toutes tentent de réformer l’accès au titre de séjour de manière souvent partielle et à dessein. Nous ne pensons pas non plus que l’obtention de régularisations individuelles, souvent aléatoires, est une réponse suffisante aux politiques toujours plus discriminantes et dont les effets touchent un nombre croissant de personnes.

En outre, nous ne laisserons pas les personnes directement concernées être dépossédées de leur possibilités d’action. Il nous semble nécessaire d’appuyer les initiatives dans lesquelles les personnes concernées s’organisent entre elles et développent leurs propres outils de luttes et d’émancipation.

Seul un rapport de force concret peut nous permettre d’imposer nos revendications.

Ouverture des frontières !

Liberté pour chacun et de chacune de circuler et de s’installer !

Une vie dans des conditions matérielles décentes et choisies pour toutes et tous !

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[Affiche sérigraphiée, dessinée par Suzanne Cardinal – merci à Christophe pour l’aide sérigraphique]

Collectif de Lutte et d’Information MigrantE (CLIME) clime@riseup.net